Atténuer les conséquences du passage de TEOM en TEOMI

Réponse du ministère de la Transition écologique :

 

« Le coût du service public de gestion des ordures ménagères représente une part conséquence du budget des collectivités qu’il convient de réduire en prenant des mesures qui fassent prendre conscience aux administrés du poids de leurs comportements en matière de production et de tri de leurs déchets. La réduction de la production de déchets et l’importance de pouvoir valoriser ou recycler des catégories et des quantités de déchets plus importantes à l’avenir sont en effet des enjeux majeurs. La taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) revêt le caractère d’une imposition à laquelle est normalement assujetti tout redevable de la taxe foncière sur les propriétés bâties à raison d’un bien situé dans une commune où fonctionne le service public d’enlèvement des ordures ménagères, quand bien même le contribuable n’en bénéficierait pas ou ne l’utiliserait pas, ce qui est le cas de nombre de personnes en milieu rural écartées des circuits de collecte en porte à porte. De par sa nature, elle n’est de ce fait pas directement liée au service rendu à l’usager. Par ailleurs, le coût du foncier variant de façon importante d’une collectivité à l’autre, la taxe d’enlèvement des ordures ménagères ne repose pas sur un fondement égalitaire ou équitable pour tous les ménages. La redevance d’enlèvement des ordures ménagères (REOM) n’est due que si le service public est utilisé par le contribuable et en fonction de l’importance du service rendu, comme par exemple les quantités d’ordures présentées à la collecte. Elle a pour but d’inciter à la réduction de la production de déchets et de participer à la lutte contre le gaspillage alimentaire, mais aussi de permettre le recyclage ou la valorisation de davantage de matériaux, tous objectifs majeurs de la politique gouvernementale. L’usager pleinement responsable financièrement, est ainsi amené à modifier son comportement de consommateur et sa façon de trier ses déchets. Si le passage de la TEOM à la tarification incitative peut effectivement pénaliser les familles nombreuses notamment quand la tarification incitative est fondée sur le poids et le volume des déchets collectés par foyer, ce n’est pas toujours le cas. Les collectivités peuvent en effet mettre en place des tarifs différents selon les secteurs des communes, ou combinant une part fixe et une part proportionnelle, ou encore fixer un forfait par foyer ou par personne qui sera alors multiplié par le nombre de personnes composant le foyer. Cependant, afin que la tarification incitative remplisse ses objectifs d’inciter au tri des déchets, les collectivités doivent donner aux usagers du service public d’enlèvement des ordures ménagères les moyens de trier leurs déchets et d’en prévenir la production par une modification éventuelle de la collecte des déchets sur leurs territoires, par une densification des points d’apport volontaire, par une meilleure adaptation des déchèteries aux besoins de la population et aux quantités ainsi qu’aux catégories de déchets à recueillir, et, sur le sujet de la prévention de la production de déchets, par un soutien au compostage individuel et la mise en œuvre d’une politique locale d’information des usagers. »

Question écrite n°13556, JO Sénat du 27/08/20, p.3815

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