À l’occasion du premier anniversaire du Plan eau, Jean LAUNAY, Président du Comité National de l’Eau et Hervé PAUL, Vice-président du Comité National de l’Eau et de la FNCCR ont adressé un courrier au Président de la République et une note au Premier ministre. Dans le contexte du dérèglement climatique, de dégradation de la qualité des ressources en eau et de la crise agricole et budgétaire, ils ont appelé les plus hautes autorités de l’État à conserver la cohérence et la lucidité qui avaient prévalu lors des travaux d’élaboration du Plan eau, condition pour concilier la santé environnementale et humaine d’une part et l’agriculture d’autre part. À cet égard, si la baisse progressive et coordonnée du recours aux produits phytosanitaires et la mise en œuvre de « clauses miroirs » doit se faire au plan européen, il faut devenir exigeant sur leur interdiction dans les aires d’alimentation de captages afin de les sanctuariser, d’autant que les traitements disponibles sont extrêmement coûteux, polluants et peu accessibles pour le milieu rural.
Plus généralement, ils ont réaffirmé l’importance de l’organisation décentralisée et déconcentrée de la gestion de l’eau en France, appuyé sur nos comités de bassin et sur les agences de l’eau associant tous les usagers et parties prenantes de ces territoires. En matière de financement, ils ont réitéré leur soutien au principe « l’eau et la biodiversité payent l’eau et la biodiversité », et réfuté toute mise à la charge des agences de l’eau de nouvelles dépenses sans compensation intégrale par le budget de l’État ou des redevances ad hoc, que ce soit en matière de politique agricole ou encore de la mise en œuvre de la Stratégie nationale biodiversité 2023. Ils ont enfin dénoncé toute remise en cause de l’engagement de rééquilibrer les contributions des différents usagers au financement des agences de l’eau car les services publics d‘eau et d’assainissement et donc leurs usagers doivent déjà faire face à de très lourds investissements.