3 questions à Nicolas Juillet
En tant que président du Comité de Bassin Seine Normandie, comment assurer la concertation entre tous les acteurs usagers de l’eau et la conciliation des besoins pour partager et préserver les ressources en eau ?
Pour le Comité de bassin Seine Normandie, toutes les actions et en particulier celles concernant le partage et la préservation de la ressource en eau sont régies par le SDAGE. Il est élaboré à partir des textes règlementaires en vigueur et discuté par les différentes commissions du Comité de bassin et du conseil d’administration de l’Agence de l’eau, dont en particulier les commissions territoriales qui représentent les différents territoires du bassin, ainsi que l’ensemble des membres du comité de bassin, afin de tenir compte de tous les enjeux de la gestion globale de l’eau (potable, agricole, industrielle, rivières et zones humides). Il est ensuite adopté par le comité de bassin. Il en est de même pour les programmes d’intervention ainsi que pour toutes les modifications pendant la durée de ces programmes.
️ Vous êtes aussi Président du SDDEA, quels impacts du dérèglement climatique constatez-vous sur votre territoire ?
Pour notre territoire de compétences, nous voyons effectivement des évolutions du climat avec de plus grandes périodes de tensions, en particulier sur les zones humides et sur les rivières. Mais ce qui est peut-être le plus marquant, ce sont les récoltes agricoles qui sont plus hâtives dans la saison. Cela peut aussi venir de l’évolution des techniques et du matériel végétal, mais l’impact est surtout visible pour les vignes de Champagne où la vendange se déroule de plus en plus tôt.
Comment accompagnez-vous les usagers de l’eau de votre territoire pour faire face à ces impacts ?
Nous travaillons au SDDEA sur une stratégie que l’on appelle STRATEGIE 2100.
Pour l’eau potable, elle doit nous permettre notamment de rationaliser l’ensemble des équipements par la réalisation et la généralisation des schémas d’alimentation en eau potable sur l’ensemble du territoire, en tenant compte des évolutions des masses d’eau et de l’évolution du climat, rendu possible grâce aux partenariats avec le BRGM et le Piren Seine.
Pour les milieux naturels et les nappes nous travaillons sur toutes les possibilités de retour à une meilleure infiltration de l’eau là où elle tombe. En ville ou dans les villages, la désimperméabilisation doit être la règle. De la même manière, la déconnexion des réseaux d’eau pluviale doit être maximale : la règle pour toute nouvelle urbanisation, c’est l’infiltration à la parcelle.
Enfin, pour les zones agricoles et forestières, la modification des pratiques et la lutte contre le ruissellement doivent permettre là encore à l’eau de s’infiltrer sur les parcelles afin que celle-ci alimente les nappes souterraines mais aussi les rivières et les zones humides.